Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ne cessent d’ouvrir les champs des possibles. Depuis les années 80, la notion d’interactivité prend peu à peu place dans le milieu de la narration et de la
littérature. Si aujourd’hui, des auteurs expérimentent cette nouvelle voie appelée récit interactif, on peut affirmer qu’il n’est qu’à ses premiers balbutiements.
Qu’entend-on par récit interactif ?
Tout d’abord, un
récit interactif est un récit numérique, puisqu’une histoire diffusée sur un
support imprimé ne permettrait pas toutes les possibilités proposées par ce type de narration. Comme son nom l’indique, le roman ou le récit interactif laisse le lecteur agir. Et cela peut se manifester de plusieurs manières. On peut par exemple parler de l’intégration des liens hypertextes dans le texte et qui vont permettre une lecture non linéaire. Sur un ordinateur, une navigation hypertextuelle donne donc la possibilité à chacun de suivre un itinéraire personnalisé dans le récit. Mais il y a également le récit collaboratif qui fait partie de ce qu’on entend par récit interactif. Dans cette configuration, le lecteur peut être invité à participer à l’écriture et y devenir un personnage. Ces récits collectifs ont commencé à voir le jour durant les années 90. Actuellement, il est possible de classer les récits et romans interactifs selon quatre catégories même si les plusieurs autres expérimentations sont envisageables : les récits hypertextuels, les récits animés, les récits collectifs et les récits algorithmiques. On peut facilement trouver une
Nouvelle et roman qui donnent la possibilité aux lecteurs d’interagir en ligne.
Aux origines du récit interactif
Aux États-Unis vers la fin des années 80, Michael Joyce réalise le récit hypertextuel Afternoon, a story. À cette époque, l’œuvre est distribuée essentiellement dans une disquette et sur CD-ROM par EastgateSystems. D’autres hypertextes essentiellement américains arriveront par la suite et gagneront même l’Europe dans les années 90. En France, ce sont François Coulon et sale Temps qui rejoignent les premiers la tendance en 1996 avec 20 % d’amour en plus pour le premier et Sale Temps pour le second. À partir de là, d’autres récits en français viendront paraître sur le web. Et ce qu’on peut dire sur le développement des récits interactifs, c’est que cela bouleverse quelque peu l’univers du livre. En effet, dans un texte imprimé, l’auteur est le seul à porter sa culture légitime sans laisser aucune occasion d’interagir pour le lecteur. La lecture y est toujours très linéaire. Avec l’avènement du
roman interactif, une partie du pouvoir de l’auteur a été transféré vers le lecteur. Toutefois, on ne peut nier que cela offre également une liberté narrative à celui qui écrit.
Points forts du récit interactif
Il faut préciser que le récit interactif est de plus en plus présent dans les histoires pour enfant. Cela pourrait s’expliquer par le fait que l’interaction aiderait l’enfant à mieux comprendre l’histoire. En effet, avec l’interaction, c’est comme si le lecteur bénéficiait des petites questions des parents ou des enseignants lorsqu’ils lisent des histoires à leurs enfants. Et bien évidemment, le fait de pouvoir intervenir capte plus l’attention. Après, pour parler du roman interactif en général, le spectateur est le premier qui en profite. L’avantage, c’est qu’il n’est plus soumis à un rythme précis imposé par l’auteur du texte, il est plus libre de choisir son cheminement à travers le récit, de passer certains contenus et de participer, lui aussi, à l’aventure. En d’autres, la lecture est sélective et se fait au gré des besoins et des attentes du lecteur. À vérifier avec les ouvrages sur
Grains à moudre.
À noter que ce type de récit est plus adapté à des genres littéraires comme le thriller ou la science-fiction. En effet, comme la personne qui lit est impliquée, l’intensité est plus grande.
La réalisation d’un récit interactif
Avec Internet, les auteurs peuvent se libérer des contraintes de l’édition pour les livres imprimés. De plus, une
Nouvelle et Roman interactifs offrent plus de latitudes dans la composition du récit, avec la possibilité d’inclure images, sons et bien d’autres éléments encore. Le lecteur lui aussi accède à ces quelques ajouts. Avec un roman collaboratif ou participatif par exemple, l’auteur n’a qu’à poser le scénario de départ. Ce sont ensuite les internautes, qui lisent l’histoire, qui vont la faire évoluer. Et parfois, c’est toute une vie qui est narrée, car cela ne s’arrête plus avec la collaboration de beaucoup de personnes. Toutefois, cela peut aller à l’encontre du schéma habituel où la narration a un début et une fin définis par son inventeur. Et bien évidemment, cela ne plaît pas forcément à tout le monde. C’est d’ailleurs pour cela que la fiction hypertextuelle est aujourd’hui à un stade où elle se découvre ses bases. Rien n’est encore figé et peut-être que cela restera comme cela jusqu’à très longtemps. En tout cas, de plus en plus d’auteurs s’essaient à cet exercice et l’idée semble attirer les internautes qui y trouvent une nouvelle façon de concevoir la littérature.